Giuseppe Garibaldi

(Nice 1807 - Caprera 1882)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Homme politique italien. D'abord officier dans la marine marchande puis dans la marine royale sarde, il adhéra en 1833 à la Jeune-Italie de Mazzini. L'année suivante, compromis dans une tentative d'insurrection à Gênes, il dut prendre la fuite, fut condamné à mort par contumace et s'exila en Amérique du Sud, où il devait passer douze ans. (1836/48).

Garibaldi se mit d'abord au service de la République du Rio Grande do Sol, en révolte contre l'empereur du Brésil, puis passa en Uruguay, pour défendre l'indépendance de ce pays contre le dictateur argentin Rosas. Dès 1843, il forma une légion de volontaires italiens, les premières " Chemises Rouges ", qui s'illustra dans de nombreux combats, notamment à la bataille de Sant'Antonio (1846), et dont l'héroïsme bientôt légendaire souleva l'enthousiasme de l'opinion italienne et commença à faire connaître dans le monde entier le nom de Garibaldi. Au cours de ce séjour en Amérique du Sud, il enleva une femme mariée, la Brésilienne Anna Maria Ribeiro de Silva, qu'il put épouser en 1842 et qui devint la compagne de toutes ses premières luttes.

Revenu en Italie à l'annonce de la révolution de 1848, il offrit son épée au roi Charles Albert, en faisant passer son patriotisme italien avant ses convictions républicaines.

Après la défaite de Custoza (23/7/1848) il continua la guerre contre les Autrichiens à la tête de 3000 francs-tireurs, mais, vaincu à Marazzone (26/8/1848) il dut passer en Suisse. Après la fuite de Pie IX il accourut à Rome et mit sur pied une nouvelle légion de volontaires pour défendre la République romaine contre l'intervention française d'Oudinot. Vainqueur des Français au combat du Janicule (30/4/1849), il parvint à conduire ses hommes, à travers les Apennins, jusque dans la République de San Marino, bien qu'il fut poursuivi des troupes françaises, autrichiennes, espagnoles et napolitaines (c'est au cours de cette retraite que mourut sa femme, l'héroïque Anna Maria dite Anita).

Recherché par toutes les polices de la péninsule, suspect aux autorités piémontaises elles-mêmes à cause de ses idées républicaines, il s'exila à nouveau en Amérique et fut marchand de chandelles à New York.

Rentré dans sa patrie en 1854, il acheta la petite île de Caprera, entre la Corse et la Sardaigne.

Renonçant à faire triompher immédiatement son idéal républicain, il se rallia à la politique de Cavour et de Victor-Emmanuel II (1856), mais son activisme, son dédain des prudences diplomatiques, son mépris superbe des formes juridiques, son farouche individualisme le rendaient difficilement utilisable par un gouvernement régulier. Durant la campagne de 1859, il forma le corps des chasseurs des Alpes (5000 hommes), vainquit les Autrichiens à Varese (26/5), entra à Brescia, puis se rendit en Toscane, mais, sur l'intervention de Victor-Emmanuel II, dut, au dernier moment, renoncer à y déclencher une insurrection.

Il protesta avec violence contre l'abandon de Nice, sa ville natale, à la France.

Au printemps 1860, en liaison avec des révolutionnaires siciliens et avec la complicité secrète de Cavour, Garibaldi prépara la plus fameuse de ses entreprises, l'expédition des Mille dont le but était de libérer la Sicile et l'Italie du Sud de la domination des Bourbons de Naples.

Parti de Gênes avec 1087 Chemises Rouges, il débarqua à Marsala (11/5/1860) et se proclama dictateur de Sicile, en prenant pour devise : " Italia e Vittorio Emanuele). Vainqueur des troupes napolitaines à Calatafimi il occupa Palerme, traversa le détroit de Messine dans la nuit du 18 au 19 août, et, le 7 septembre 1860, il entra dans Naples. Cavour craignit de voir Garibaldi proclamer la République dans les Etats napolitains et marcher sur Rome, ce qui eût provoqué une intervention française et autrichienne et eût peut-être ruiné les chances de l'unité italienne. Il ordonna alors l'intervention des troupes sardes, qui, devançant Garibaldi, traversèrent les Etats pontificaux et permirent au gouvernement piémontais de prendre à Naples la direction du mouvement national. Garibaldi qui tenait, en face d'une armée napolitaine très supérieure en nombre, la ligne du Volturne, s'inclina devant le fait accompli.

Lors de la rencontre de Teano (26/10/1860), il salua Victor-Emmanuel II du titre de roi d'Italie, fit une entrée triomphale à Naples aux côtés du souverain, auquel il apportait la caution de l'Italie mazzinienne, puis, sans demander d'autre récompense, il se retira dans son île de Caprera.

Cependant son dessein ultime était de faire de Rome la capitale de l'Italie. N'obtenant pas le soutien du gouvernement royal présidé par Rattazzi, il décida d'envahir, seul, les Etats pontificaux, mais le gouvernement italien, sous la pression de Napoléon III, qui, protégeait le Pape, l'arrêta à la bataille d'Aspromonte, en Calabre (29/8/1862). Blessé, fait prisonnier, Garibaldi fut rapidement amnistié et put retourner à Caprera.

Il ne joua qu'un rôle secondaire dans la guerre de 1866, au cours de laquelle il combattit dans la région du lac de Garde, puis monta une nouvelle expédition solitaire pour libérer Rome, mais fut battu par les Français et les troupes pontificales (3/11/1867) ; réfugié en Toscane, il fut arrêté par le gouvernement italien et renvoyé dans son île.

Durant la guerre franco-allemande de 1870/71, il accourut en France, avec ses fils Menotti et Ricciotti, au secours du gouvernement de la Défense nationale. Il combattit en Bourgogne avec ses Chemises Rouges, mais son passé révolutionnaire et l'indiscipline de ses troupes le rendirent suspect aux généraux français. Elu député par Paris et par quatre départements, à l'Assemblée générale (février 1871), il fut très mal accueilli à Bordeaux par la majorité conservatrice, qui, sous prétexte qu'il était étranger, invalida son mandat.

Garibaldi revint à Caprera et refusa le commandement en chef de la garde nationale que lui offrit la Commune de Paris. Député de Rome (1874), il reçut du Parlement italien une rente nationale de 100 000 lires, mais il ne joua plus de rôle politique et passa les dernières années de sa vie dans la retraite, à Caprera, en rédigeant ses Mémoires qui parurent en édition posthume en 1888. Giuseppe Garibaldi Nice 1807 - Caprera 1882).

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